On décèle une tension entre deux tendances dans la philosophie aristotélicienne de la praxis : d’une part; une insistance claire sur la spécificité de l’action humaine par rapport à la conduite animale ; d’autre part; la volonté de définir un genre commun pour les différents types d’activités; humaines et animales. Si cette tension peut être surmontée; c’est sans doute en distinguant les différents registres (axiologique; psychologique; éthologique) du discours aristotélicien. C’est aussi en précisant le type de ressemblance qui; à la fois; rapproche et distingue l’homme de l’animal : si la conduite humaine et la conduite animale appartiennent à un genre commun; elles demeurent distinguées par un rapport d’analogie; c’est-à -dire par une différence irréductible. L’analyse éthologique d’Aristote; loin de conduire à une naturalisation du comportement humain; conduit à sa spécification.